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Extrait d’un atelier sur la Communication Non Violente à l’Union Comtoise de Yoga animée par Catherine Pourchet.

Si l’on pratique « oeil pour oeil, dent pour dent », le monde entier sera bientôt aveugle et édenté.  – Mahatma Gandhi

C’est avec humour que Catherine Pourchet, notre animatrice nous apprend durant les trois heures de l’atelier les principes de la communication non violente (CNV). Sa première intention est de mettre le groupe à l’aise. Elle commence par décrire les sacs qui l’entourent dans son travail d’animation. Le goût des détails montre qu’elle ne laisse rien au hasard et déclenche le rire. Son introduction met en confiance et apporte de la détente qu’elle va entretenir tout le long de cet atelier.

Un après-midi, c’est peu de temps pour parler de la CNV. Mais Catherine a le talent d’éveiller nos consciences sur la façon d’exprimer une demande à quelqu’un à partir d’un processus qu’elle va nous décrire durant la séance. Accompagné de sa petite troupe de chacals et de girafes en tissu, la comparaison de l’esprit avec ses animaux illustre bien notre façon de penser. L’esprit chacal est basé sur la domination, le jugement et le reproche. Celui de la girafe est centré sur l’empathie et la liberté de laisser à l’autre de répondre par oui ou par non. Il y a un peu de chacal dans la girafe et il y a un peu de girafe dans le chacal. Un esprit pur n’existe pas dans notre manière de penser. Nous sommes tous un peu chacal et tous un peu girafe.

C’est Marshall Rosenberg, élève de Carl Rogers qui a mis au point cette communication, convaincu que le conflit de personne peut se transformer en dialogue serein. Cette méthode est utilisée dans l’éducation, dans les entreprises, la santé, pour les particuliers…

L’expression de non-violence fait immédiatement penser à Gandhi qui a créé ce mouvement à son époque. Cela demande une transformation de soi par le développement de la bienveillance. C’est une autre façon d’être en considérant notre manière d’entrer en relation avec l’autre et soi-même. C’est écouter, s’écouter et s’exprimer pour demander clairement ce dont on a besoin. Cela demande un vrai travail de prise de conscience.

Le groupe de participants de cet atelier réuni en cercle; écoute, échange et s’amuse de cette vision très sereine de gestion des conflits. Avec une touche d’humour, Catherine joue une personne énervée comme s’il elle avait répété  la scène plusieurs fois. Cela montre que parler de la CNV ne s’improvise pas. Le processus qu’elle dessine sur le sol à partir de pages imprimées décrit les 4 étapes de la communication non violente : observation, sentiment, besoin et demande. C’est dans un jeu de rôle avec un exercice à deux que nous allons tenter de comprendre cette méthode. Une émotion est inscrite sur une carte distribuée à chaque participant. Nous allons faire le rapprochement  de cette émotion à une situation de notre vécu pour appliquer ce que nous venons d’apprendre.

Nous travaillons les 4 étapes du processus fondamental de la CNV :

  1. Observer sans jugement, c’est écouter l’autre. C’est développer l’empathie. Raisonner avec des termes objectifs sans tomber dans la facilité de coller une étiquette à notre interlocuteur n’est pas spontané tant notre mode de vie altère notre capacité d’analyse.
  2. Le sentiment, c’est s’observer soi-même. C’est faire une introspection pour se poser la question : comment je me sens ? Pas facile d’être à l’écoute quand on est en colère et que l’émotion est bien présente. Sous son emprise, il faut s’attendre que celle-ci vienne perturber la pensée. Il faut du temps pour que l’émotion se calme. Cela veut dire que la demande doit s’accompagner de patience. Ce n’est pas facile en toute circonstance.
  3. Le besoin, c’est savoir clairement l’exprimer. Ce n’est pas sous l’effet de l’émotion que cela peut se définir. Quand on commence à y réfléchir, cela demande de structurer la pensée, de faire l’effort de séparer ce qui est utile et de ce qui satisfait l’ego.
  4. Exprimer la demande en des termes clairs, qui ne blesse pas requiert une perte d’habitude de répondre trop rapidement par des mots qui ferment des portes au lieu de les ouvrir. C’est une épreuve à surmonter. Demander sans imposer quand on est en colère est presque un défi. Le non est une réponse qu’il faut savoir accueillir. La bienveillance ne doit pas laisser entrer les pensées négatives qui vont alimenter l’animosité.

Catherine résumera cet atelier par cette phrase pleine de sens : « Si l’on veut vivre heureux, il faut savoir lâcher prise plutôt que d’avoir raison ». C’est peut-être l’une des fondations de notre bonheur. La communication non violente est un principe d’une relation sereine avec l’autre. Négligée, elle peut nous rendre malheureux. Bienveillante, elle nous emmène vers un monde plus en harmonie avec soi-même et avec les autres.

Catherine Pourchet a travaillé dans l’enseignement, la presse pour enfants et l’apprentissage, avant de choisir depuis une vingtaine d’année, la formation en communication, relations humaines et psychologie de l’enfant.

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