L’énergie psychique

A la différence de l’approche occidentale, la philosophie orientale ne dissocie par le corps et l’esprit. La matière, la Terre correspondent à l’énergie Yin alors que l’Esprit, immatériel, le Ciel correspondent à l’énergie Yang. Dans les fondamentaux de l’énergétique chinoise, le Yin et le Yang sont inséparables, complémentaires et l’un ne va pas sans l’autre.

Les 5 organes (Poumon, Rate/Pancréas, Cœur, Rein, Foie) reliés au corps matériel sont associés à un mouvement Yin. Il existe une correspondance avec ces organes avec une substance immatérielle Yang représenté par un psyché organique dépendant de l’énergie psychique.

Ainsi, une personne malade percevra des effets psychiques et des émotions en rapport avec ses difficultés de santé corporelle. Réciproquement, une personne en mal être a des chances d’être malade, ressentir un manque d’énergie et de se sentir fatiguée. Au contraire, si elle ressent plutôt du bien-être, elle se sentira en bonne santé, bien dans son corps et pleine d’énergie.

L’émotion que nous associons à notre cerveau a aussi un lien organique et est lié aussi à cette relation de dépendance. Une personne qui ressent de la peur ou de la colère accélère son rythme cardiaque alors qu’une personne joyeuse génère automatiquement des contractions des muscles du visage et se met à rire. Quand on est malade, on peut ressentir de la tristesse pour se replier sur soi et ressentir un manque d’énergie. Au contraire, quand on est en bonne santé, on ressent plutôt de la joie et l’envie de dépenser son énergie.

Une vision de l’Esprit :

La tradition Taoïste définit les trois Trésors, le San Bao qui sont nos fondamentaux de cette alchimie qui compose l’être humain :

  • Le Jing associé au corps physique
  • Le Qi qui anime et active nos fonctions vitales
  • Le Shen qui est notre conscience, notre esprit et contient toutes nos activités mentales, intellectuelles et émotionnelles.

Le Shen, l’un des trois Trésors, représente notre conscience, notre esprit. Il regroupe notre mental, notre pensée, nos émotions, notre instinct… Ces différentes entités sont distinctes et c’est la raison pour laquelle, le Shen se décline en 5 psychés organiques dont le siège se trouvent pour chacun d’eux dans les organes Yin. Ces psychés ont une influence dans la santé de nos organes car ils y sont directement liés. Inversement, la santé des organes Yin agit sur les psychés organiques.

L’énergie qui alimentent nos psychés organiques :

Les 5 psychés organiques rattachés aux organes Yin sont en lien de dépendance avec les 5 Eléments ou les 5 Mouvements. Ces 5 Mouvements étant interdépendants, les psychés sont aussi interdépendants selon un cycle d’engendrement ou un cycle de contrôle définie dans la théorie des 5 éléments. Cette notion rappelle que l’individu doit être considéré dans sa globalité. Les deux cycles d’engendrement (flèches vertes) et de contrôle (flèches rouges) sont illustrés par la figure ci-dessous.

Les entités viscérales :

Les psychés organiques sont aussi appelés des entités viscérales.

On les nomme :

Le Chen pour le Coeur correspond au rationnel, le discernement, l’analyse
Le I associé à la Rate correspond à la mémoire, la pensée, les acquis
Le Prô pour le Poumon correspond à l’instinct, le réflexe
Le Tché pour le Rein correspond à la volonté, la capacité de décision
Le Roun pour le Foie correspond à l’imagination, la créativité

Cette correspondance permet de mieux comprendre l’effet d’un déséquilibre d’énergie sur les psychés. Par exemple, un déséquilibre de l’énergie du Cœur entraine une perte de discernement, de l’analyse et ses capacités rationnelles. Une bonne circulation du Qi du Mouvement Eau du Rein correspond à une personne volontaire et en capacité de prendre des décisions rapidement.

La deuxième chaine du méridien Vessie :

Pour chacun de ces psychés organiques ou entités viscérales, il existe un point d’énergie située sur la deuxième chaine du méridien Vessie. Cette deuxième chaine du méridien Vessie localisée sur le dos contient les points suivants :

  • 42V pour le Prô
  • 44V ; Chen
  • 47V : Roun;
  • 49V : I
  • 52V : Tché.

En parallèle de la deuxième chaine de Vessie, la première chaîne de Vessie longeant la colonne vertébrale contient les points d’assentiment et donc les organes Yin ayant une entité viscérale. Pour une action sur les entités viscérales, on travaille d’abord la première chaîne de Vessie rattachée aux organes puis la seconde chaîne rattachée aux entités.

En shiatsu, on travaille la première chaine de Vessie le long de la colonne vertébrale pour un équilibre général des méridiens. Quand le receveur présente un déséquilibre sur une entité ou quand l’une des émotions est dominante, alors on travaille la deuxième chaine de Vessie. Comme un Mouvement engendre le Mouvement suivant, c’est toute la chaine de Vessie qui est travaillée. L’action du shiatsu sur l’ensemble du méridien Vessie au niveau du dos aura un effet énergétique tout aussi apaisant.

Les émotions :

Nous produisons des émotions influencées par des évènements extérieurs. Le cerveau au centre du système nerveux commande et ressent ce qui remonte “à la tête”. L’intensité de ces émotions dépend de ce que nous sommes intérieurement par l’état de nos entités viscérales et de l’état physiologique de nos organes. Ces différentes relations de dépendance montre à quel point la médecine traditionnelle chinoise est une approche holistique. Le corps humain est considéré dans sa globalité pour atteindre un état de santé complet défini par l’OMS.

En suivant les Mouvements de la figure ci-dessus, les émotions sont interdépendantes. Ainsi, l’anxiété, émotion associée à la Rate est rattachée à la pensée et au Mouvement de la Terre et engendre une émotion de tristesse du Mouvement Métal contenant l’instinct. Le Mouvement Terre contrôle l’Eau et donc la peur qui y est associée et se traduit par un manque de volonté, de motivation et de prise de décision. Cette approche globale de l’être humain montre que la santé des organes a une relation de dépendance à notre énergie psychique et nos émotions. L’anxiété est rattachée à la Rate, la tristesse au Poumon et la peur au Rein. Si nos émotions dépendent de l’énergie vitale et est insuffisante ou de mauvaise qualité, il faut remonter à la qualité de l’air respirée en provenance du ciel et de l’alimentation produite par la terre.

En résumé, les émotions sont liés aux organes :

  • La tristesse pour le Poumon
  • La peur pour le Rein
  • La colère pour le Foie
  • La joie pour le Cœur
  • L’anxiété pour la Rate/Pancréas

Si nous héritons de nos parents, nos émotions auront une influence certaine dans notre manière de vivre, de se sentir heureux, d’avoir le sentiment d’avoir une vie épanouie ou au contraire, de ressentir un mal-être. Nous ne sommes pas égaux à la naissance et nos émotions vont dépendre de notre héritage puis de l’éducation. Ce n’est pas inéluctable car la prise de conscience d’un état de mal-être doit être pris comme un signal, une alarme. Une alarme qui indique qu’il est temps de changer son mode de vie. Encore faut-il avoir la volonté de faire ce changement. Un manque de motivation nous emprisonne dans un état de souffrance dont on ne parvient pas à se débarrasser.

Un travail sur soi est toujours indispensable et cela dépend de chacun de nous mais aussi de son propre environnement. La méditation est sans aucun doute une bonne méthode pour en prendre conscience et de limiter les perturbations des émotions dont nous serions victimes. La pratique de la méditation a un effet plastique sur notre cerveau responsable de la production de nos émotions. Son efficacité dépend de l’entrainement de l’esprit et demande donc une pratique régulière et ancienne.

La méditation est complétée par l’activité physique qui agit sur l’oxygénation du corps et la circulation des liquides complétée par des massages. La pratique du Qi Gong régule la circulation l’énergie tout en améliorant la souplesse des articulations. N’oublions pas la qualité de l’alimentation à l’origine de l’énergie nourricière.

Notre énergie psychique est dépendant de l’état de santé des organes et si un déséquilibre énergétique s’installe pour devenir permanent, des pathologies peuvent apparaitre sur le long terme et être responsable d’un mal-être persistant.

Notre défense immunitaire en question

La pluie qui tombe en automne évoque la tristesse. C’est ce sentiment qui est associé à cette saison dans la médecine traditionnelle chinoise. Cette association n’est sans doute pas un hasard.Les organes associés sont les poumons et le gros intestin, reliés à l’élément Métal dans la théorie des 5 éléments. Ces deux organes participent au développement de notre système immunitaire. Ils sont plus sensibles quand l’automne arrive. C’est dire qu’il vaut mieux être attentif à leur santé et la circulation de l’énergie qui s’écoule dans les méridiens liés à ces organes.

Le poumon participe à l’énergie défensive avec l’air que l’on inspire. D’où l’importance de la qualité de l’air et d’une bonne respiration car cette énergie défensive participe au développement de notre défense immunitaire qui nous protège contre la maladie.

Le gros intestin est le siège de notre microbiote. Selon la science aujourd’hui, cette microbiote intestinale nous protège car elle représente presque la totalité de nos défenses immunitaires. Cela montre l’importance d’une part de l’équilibre alimentaire et sa qualité mais aussi de la santé des intestins.

Notre défense immunitaire n’a jamais été autant d’actualité sur le plan sanitaire et la lutte contre le Covid-19. Sur le plan énergétique, il convient d’entretenir l’énergie qui s’écoule dans les méridiens et de débloquer toute stagnation. La santé des organes est altérée si l’énergie est déséquilibrée et ne s’écoule pas bien. L’hygiène de vie, des exercices en plein air complétés par une séance de shiatsu permet de réguler proprement cette énergie dans les méridiens correspondants.

L’harmonie des énergies

Rythmes ou difficultés de vie, stress, conflits, violence, bruit , manque de communication, etc … tout tend depuis toujours à perturber l’harmonie et en particulier, ses structures énergétiques. Cela crée des déséquilibres dans la circulation de ses Énergies intérieures. Si ceux-ci disparaissent suffisamment tôt, les seules marques perceptibles de leur existence auront été des sensations de tension ou de blocage dans certains points du corps. Celui-là n’aurait pas été réellement touché en profondeur. Mais, en revanche, si on laisse ces perturbations s’installer, et petit à petit, se cristalliser, les fonctions organiques correspondant aux zones déséquilibrées seront elles-mêmes perturbées avec toutes les conséquences que cela impliquent, en particulier pour la santé.

Le rapport avec la nature, si fort et nécessaire pour nous aider à retrouver notre Harmonie, n’existe pratiquement plus. Chacun subit malheureusement ces déséquilibres. Il doit alors rechercher des pratiques et des méthodes qui lui permettent de compenser, voire de pallier ses faiblesses. Quelle sensation extraordinaire, en effet, que de sentir tout son corps respirer à nouveau, librement et pleinement ! Quel plaisir que de pouvoir retrouver cette sensation mais aussi la redonner à l’autre ou la recevoir de lui ! Car l’homme est avant tout un être social pour qui la communication est essentielle. Nous avons particulièrement développé le verbe mais nous avons un peu oublié qu’avant ce mode culturel, nous avions tous utilisé le geste et le toucher pour communiquer. Le premier réflexe de celui qui souffre n’est-il pas d’ailleurs, de porter la main là où il a mal ? La main, ce merveilleux outil dont nous disposons tous et qui porte en lui tous les potentiels de symbolique, de perception, de communication et de rapport avec les autres et le monde environnant.

Nous avons enfin oublié que le corps humain est une globalité où somatique et psychologique sont indissociables. Un déséquilibre ne peut pas exister seul et chaque forme de perturbation (plénitude ou vide) a toujours sa contrepartie et son parallèle. C’est pourquoi, il est préférable et bon de rechercher une pratique globale qui tient compte de l’individu dans son intégralité et non dans la somme réductrice des parties qui le composent. Le corps humain est une réalité extraordinaire où rien n’existe en dehors de l’ensemble et où tout existe pour l’ensemble.

C’est pour cela que seul une méthode holistique peut nous permettre d’obtenir de bons résultats. Un travail partiel (comme on le pratique malheureusement trop souvent) ne traitera qu’un point particulier (la partie du corps où la tension se manifeste psychologiquement). Il laissera de ce fait, au fond de nous-mêmes, un sentiment d’insatisfaction, d’incomplet, qui ne peut qu’être néfaste car il rouvre potentiellement la porte à un nouveau déséquilibre.

Il existe au moins une méthode. Elle s’appelle le Shiatsu. Il s’agit d’une technique simple et efficace qui utilise deux outils, la main et sa fabuleuse puissance énergétique et l’attitude intérieure du pratiquant. Son action équilibrante et profonde va redonner au corps et à l’esprit tout leur potentiel d’harmonie.

Dérivée de la philosophie médicale chinoise taoïste, son but est de chercher à éliminer les perturbations énergétiques. Elle va ainsi “gommer” les tensions qui apparaissent dans le corps de chaque individu et qui sont à la base de son mal-être. La disparition de ces déséquilibres procure une sensation euphorisante et relaxante. On a le sentiment de renouer avec quelque chose dont on n’avait plus conscience depuis longtemps. Affinée et utilisée totalement, cette pratique va jusqu’à un niveau très profond. A travers son travail de rééquilibrage énergétique, elle va avoir pour conséquence de faire disparaître des problèmes d’ordre physiologique, qui ne sont en effet bien souvent que les manifestations visibles de nos tensions intérieures.

Extrait de “l’Harmonie des Énergies” Michel Odoul

Praticien professionnel en shiatsu, Michel Odoul est fondateur de l’Institut Français de Shiatsu. Conférencier, il est l’auteur de plusieurs ouvrages qui font références aux thérapies complémentaires, dont “dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi”.

Il suit l’enseignement de Masahito Nakazono Senseï en devenant élève de Pierre Molinari dont il devint l’assistant.

Michel Odoul entretient des relations en partenariat avec des écoles de shiatsu en Europe et au Japon où il acquiert une renommée nationale et internationale reconnue pour son travail novateur.

Le diagnostic oriental selon Ohashi

Au sein du corps, chaque organe est considéré dans son rapport avec tous les autres. Si l’énergie se trouve bloquée dans n’importe quelle partie du corps, les autres organes ne sont pas suffisamment approvisionnées en énergie. S’il y a un flux adéquat de Qi à travers le corps, chaque cellule sera nourrie d’une énergie qui donne la vie. Si l’énergie est bloquée, les cellules et les organes suffoquent, à cause d’un manque de Qi.

Dans la tradition orientale, si nous parlons du foie ou de problèmes de foie, nous ne parlons pas des problèmes physiques de l’organe lui-même. Nous pourrions parler de l’organe lui-même ou du méridien énergétique en rapport avec lui; d’autre part, les problèmes qui les affectent peuvent être d’ordre parfois physique, parfois psychologique.

Parce que le mental, l’âme et le corps sont un, chaque caractéristique, qu’elle soit d’ordre émotionnel, intellectuel ou spirituel, possède un organe physique correspondant. Nous disons même que chaque émotion est associée à un organe particulier ou à un groupe d’organes.

L’esprit oriental pense d’une manière holistique et intuitive par opposition à une approche compartimentée et rationnelle. La philosophie orientale est humaniste et artistique, plutôt que technologique. Le praticien oriental observe son patient, le touche, le questionne en détail et l’écoute attentivement.

En diagnostic oriental, nous tâchons de travailler avec les énergies de rétablissement de la santé du patient. Ce n’est pas le thérapeute qui guérit, c’est la patient lui-même. Tout ce que fait le thérapeute, c’est de guider le patient pour qu’il s’aide lui-même à retrouver la santé.

Dans la Chine antique, un médecin était payé pour garder son patient en bonne santé. Si ce dernier tombait malade, le médecin n’était plus payé. La prévention était la fonction primordiale de la médecine.

Dans l’esprit du diagnosticien oriental, un mal de tête, une éruption cutanée ou une digestion difficile peuvent être la conséquence de problèmes rénaux, du foie ou de la rate, dont l’origine est à son tour à rechercher dans l’alimentation, le niveau de stress ou d’éventuels troubles d’ordre psychologique. L’approche orientale serait de proposer des modifications dans le mode de vie du patient.

La médecine orientale complète la médecine occidentale. Les deux ont leur propres forces et leurs propres faiblesses. Le thérapeute oriental emploie une approche douce; il confronte les problèmes alors qu’ils ne sont pas trop importants. L’Oriental adopte un point de vue global lorsqu’il administre ses soins de santé et qu’il met l’accent sur la qualité de la vie. La médecine occidentale est hautement spécifique. Le docteur en médecine dispose des pouvoirs les plus grands pour la gestion des crises, gérant les problèmes ayant atteint des proportions importantes. Le monde médical occidental tend à privilégier la quantité de vie, ou longévité.

Extrait de “Comprendre le langage du corps” de Wataru Ohashi

Ohashi, maître de shiatsu de renommée internationale, est né en 1944. Après avoir fondé son école en 1974, il dépose la marque Ohashiatsu et forme de nombreux enseignants. Il donne des cours dans des universités, des écoles professionnelles ainsi que des centres d’études orientales dans le monde entier.

Les 18 mouvements de Qi Gong : Le Shibashi

Les origines :

Le Shibashi signifie 18 mouvements. Cette série est inspirée du Taiji a été créé par un maître de Qi gong, le professeur Lin Housheng. Ce professeur a beaucoup travaillé le Qi gong comme méthode de thérapie et de santé. Il a publié une douzaine de livre sur le qi gong dans le domaine médical.

Sur son site, le Maître décrit ses travaux importants sur le Qi gong qui ont dépassé les frontières de la Chine, son pays d’origine et principalement

  • La découverte du Qi détecté depuis ses mains à partir d’appareils scientifiques. Son article de recherche a été publié dans le magazine Nature de Shanghai et a été référencé plus tard dans le magazine Nature d’Angleterre en 1978.
  • Il fut la seule personne capable d’anesthésier une personne pendant une opération en utilisant le qi.
  • La création de la série Taiji Qigong 18 Mouvement appelé Shibashi, combinant les mouvements lents et réguliers de Taiji avec la respiration continue et la méditation de Qigong. Actuellement, plus de 10 millions de personnes dans le monde pratiquent cet exercice
  • L’invention de l’instrument de thérapie du Qi utilisant la technologie bionique

Chaque série contient les 18 mouvements et sont différents. Il existe 8 séries mais la première crée en 1979 est la plus pratiquée. Chaque mouvement est simple et accessible aux débutants. C’est le but de cette technique de rendre accessible chaque exercice à un maximum de personnes.

Les bienfaits

Le Shibashi est peut pratiqué en France. Pourtant, cette série est simple et ne demande pas une connaissance approfondie du qi gong. L’ensemble des exercices permet de fluidifier la circulation du qi dans le corps tout en maintenant son équilibre. En outre chaque mouvement de détendre les articulations et d’étirer les muscles.

La pratique :

Chaque mouvement est accompagné de la respiration qui est synchronisé au geste. Il est facile de retenir les mouvements. Mais l’art du Qi gong est la répétition du geste vécue en pleine conscience. La respiration contribue à augmenter le Qi. Le geste juste contribue à diminuer le stress tout en augmentant la concentration et le contrôle des émotions. Chaque mouvement est exercé en souplesse et sans effort physique tout en étant lent et en harmonie. C’est avec le temps que la qualité de chaque geste s’acquiert avec une attention plus grande.

Les 18 mouvements :

Ils sont associés avec la nature. Il existe plusieurs descriptions de chaque mouvement. Il existe aussi des variations du geste selon les écoles tout en gardant l’esprit du bénéfice de son action sur l’harmonisation de la circulation du Qi.

  1. Éveil du Qi
  2. Ouvrir la poitrine
  3. Brandir un arc en ciel
  4. Tourner les bras pour séparer les nuage
  5. Tourner les bras en posture fixede
  6. Ramer au milieu du lac
  7. Soulever le ballon
  8. Contempler la lune
  9. Pousser les paumes
  10. Jouer avec les nuages
  11. Puiser la mer et regarder le ciel
  12. Pousser et faire onduler la vague
  13. Le pigeon ouvre ses ailes
  14. Jouer avec les poings
  15. L’oie sauvage en vol
  16. Faire tourner la grande roue
  17. Faire rebondir le ballon en marchant
  18. Calmer le Qi
Les 18 mouvements de shibashi exécuté par le maitre lui-même. On remarquera la souplesse des mouvements.

Démonstration de shibashi série 1 par Fabrice Piché, représentant du maître en France.

La respiration de l’énergie

Nous respirons naturellement sans que l’on ai besoin de contrôler. Nous respirons avec une succussion ininterrompue d’inspire et d’expire. Il suffit d’interrompre ce processus quelques minutes pour que la vie s’arrête. Cela montre à quel point la respiration est importante. Elle est automatique, inconsciente, on n’y fait pas attention. Mais on peut arrêter ce processus quelques secondes pour contrôler notre respiration et en prendre conscience.

La respiration abdominale :

Avec une respiration abdominale, le ventre se gonfle à l’inspir puis rentre à l’expir par le mouvement alternatif de haut en bas du diaphragme. L’air inspirée dans les poumons est plus importante. Cette respiration est naturelle mais peut s’altérer avec le temps avec une posture non adaptée. Nos modes des vie accélérés modifient nos postures naturelles. Il s’agit d’en prendre conscience pour retrouver son souffle. Une bonne respiration offre l’avantage de mieux irriguer le cerveau en oxygène et en sang. Par le mouvement du diaphragme, l’air est davantage expulsé des poumons à l’expiration puis se remplit suffisamment à l’inspiration. La respiration est plus ample. Avec les années, il arrive que le diaphragme ne bouge plus et donc la respiration naturelle devient minimale et le souffle court. Il s’ensuit davantage de stress, moins d’oxygène dans la circulation sanguine.

Des exercices pratiqués régulièrement en contrôlant le souffle permet de développer la respiration abdominale. En lâchant prise avec une respiration profonde, on relâche les tensions en favorisant l’élimination des toxines.

L‘énergie défensive :

Dans l’énergétique chinoise, on parle de wei qi ou l’énergie défensive. Avec l’énergie nourricière acquise par la nourriture et l’énergie de l’air acquise par la respiration, elle se transforme en Zong qi pour former sous sa forme la moins noble, l’énergie défensive. Cette énergie circule pour simplifier à la surface du corps entre la peau et les muscles. La respiration est donc si importante et contribue à se protéger de l’énergie perverse d’origine climatique : le vent, la pluie, le froid …

Cette énergie défensive contribue à une bonne défense immunitaire associée au Jing qi stocké dans les Reins. Nos conditions de vie sont aussi importantes. Une mauvaise respiration dans un espace pollué intérieur ou extérieur contribue à dégrader cette énergie défensive. Une mauvaise alimentation va aussi influencer la qualité de notre énergie défensive.

Le qi qui circule dans les méridiens :

Le qi qui circule dans les méridiens appelés zhen qi pour sa substance ou zheng qi pour sa fonction, est issue de l’énergie nourricière provenant de la nourriture et de l’air des poumons. Donc on s’aperçoit de l’importance d’une alimentation équilibrée mais aussi la qualité de l’air en provenance des poumons. Le poumon qui assure le lien entre l’extérieur et l’intérieur apporte une énergie de nature Yang en provenance du ciel alors que la Rate qui reçoit la nourriture digérée de l’estomac apporte l’énergie de nature Yin en provenance de la Terre. Ce qui ramène que l’alimentation au plus proche de la nature est riche en qualité alors que des aliments transformés par des procédés industriels altèrent la qualité de cette énergie. Pour la qualité de l’énergie d’origine Yang, la qualité de l’air a aussi son importance et un endroit confiné au milieu d’espace intérieur ou extérieur pollué dégrade l’énergie qui circule à travers le corps. Il est aussi important d’aérer les espaces intérieurs pour renouveler l’air intérieur de nos lieux de vie.

De tout évidence, il vaut mieux respirer à plein poumon dans la forêt que dans une ville trop polluée qui apporte des éléments pathogènes. C’est une évidence. Faire un jogging dans un endroit pollué n’est pas le plus indiqué. Faîtes en l’expérience en faisant de larges respirations au milieu des arbres et vous sentirez la différence avec une baisse significative du stress.

La respiration dans la médecine chinoise chinoise :

Nous venons de le voir, l’air inspiré procure l’énergie Yang du ciel et se transforme en énergie défensive et énergie des méridiens par le biais des poumons. La respiration est lié à l’organe Poumon associé à l’élément Métal. L’automne est la saison correspondant à l’élément Métal. Pas étonnant qu’en cette saison, on entend tousser et les premiers rhumes apparaissent. L’émotion liée est la tristesse.

Quand on respire mal ou pas suffisamment, dans un milieu confiné, pollué, le méridien du Poumon s’en trouve déséquilibré. On peut éprouver de la tristesse, de la déprime. L’automne est une saison qui commence après la première semaine de août sur le calendrier chinois. Les jours commencent à raccourcir, le yang vigoureux de l’été baisse et le yin augmente. On sent les vacances partir doucement et la rentrée approche pour de longs mois d’hiver. C’est une période qui peut nous impacter en cas de déséquilibre de l’énergie du méridien du Poumon. Respirer à plein poumons dans la forêt prend son sens pour redonner de l’optimisme.

De la loi de contrôle des 5 éléments, le Métal contrôle le Bois. Une mauvaise respiration avec un déséquilibre sur l’élément Bois se caractérise par une respiration trop rapide qui ne permet pas renouveler l’air suffisamment. Il s’ensuit un état de stress permanent et d’un sentiment de colère. Pour enrayer cet état, la pratique d’exercices amples de respiration renforce l’énergie du Métal qui agit sur le déséquilibre du Bois.

L’élément Métal engendre l’Eau. Une respiration faible, timide entraine la peur, un manque de vitalité qui sont liés à l’élément Eau. Déconnecté de leur monde, de l’entourage, il s’ensuit un manque de volonté caractéristique d’un déséquilibre énergétique du Rein.

D’un déséquilibre sur l’élément Eau peut entrainer un déséquilibre sur le Feu. Excité, la respiration peut-être trop rapide et de faible amplitude. Déconnecté de la réalité, une euphorie excessive est le résultat d’une énergie qui stagne au niveau de la tête.

Dans tous ces déséquilibres contrôlés, engendrés par les cycles des 5 éléments, des exercices amples de respiration ou méditatifs permettent de retrouver une certaine sérénité. Il s’agit dans une certaine mesure de “rééduquer” la respiration de manière à redonner l’énergie suffisante dont le corps a besoin.

L’étirement du méridien du poumon :

L’étirement de ce méridien permet d’éviter un blocage ou une stagnation de l’énergie, le qi. Le méridien du Poumon étant relié à cet organe, ce dernier maintient un état d’équilibre énergétique. L’étirement peut-être complété par un auto massage.

La respiration dans le Yoga

Dans la pratique du yoga, les exercices de respiration complètent les asanas. La discipline du souffle, le pranayama signifie le contrôle du souffle. Cette notion est décrite dans les Yoga-Sutra de Patanjali. Le PranaYama est la 4ème des huit branches décrite par Patanjali. On retrouve aussi cette notion dans le kundalini yoga ainsi que le hatha Yoga. Le contrôle du souffle est l’énergie vitale universelle. Les techniques du PranaYama permettent de prendre conscience du souffle, de calmer le mental et conduit à une meilleure maitrise de soi.

Une technique du Pranayama est Kapalabhati qui augmente le niveau d’énergie et qui signifie le nettoyage du crâne. Très puissante cette technique permet de remettre les idées au claire car il agit sur le cerveau. Kapalabhati est un Pranayama qui agit autant sur le plan mental, que physiologique et énergétique.

D’autres Pranayama existent dans la pratique du yoga et la respiration est une pratique qui ne doit pas être oubliée dans un cours de yoga complet.

Les Makko Ho

Démonstration en images par Dung

Les bienfaits des makko ho

Les makko ho est une série de six exercices introduits par Masunaga permettant une meilleure circulation de l’énergie qi dans les méridiens principaux.

La pratique régulière assouplit le corps. La fluidité de l’énergie s’en trouve améliorée. Donc ces postures sont des bons exercices de prévention santé. Ils procurent une détente et de calme intérieur.

Les postures ne sont pas des exercices de yoga pour acquérir de la souplesse. Ils ont été mis au point pour étirer les méridiens. Il ne faut pas forcer mais essayer de ressentir l’écoulement de l’énergie dans les méridiens ou au moins d’en ressentir l’étirement. Si la souplesse favorise la circulation de l’énergie, ce n’est pas pour autant synonyme d’une bonne circulation de l’énergie qui peut se bloquer.

L’entrée dans les postures

Ces exercices sont en théorie à pratiquer tous les jours mais ils conviennent parfaitement dans un complément d’activité physique ou après un entrainement sportif. Etant donné leur action sur l’énergie, il convient de ne pas les mettre en pratique le soir avant de s’endormir. Vous pouvez décider un autre moment de la journée, le matin, après le travail ou le midi. Cette série de posture prend environ 10′ à 15′.

Comme dans une posture de yoga, la pratique se fait dans un endroit calme, isolé. On entre dans la posture progressivement sans forcer et sans se faire mal. Il faut pouvoir maintenir la position pendant un certain moment et se maintenir dans la position avec une respiration régulière. Selon la souplesse, on sera capable d’aller au bout du mouvement. Sinon, aller dans la position qui convient sans forcer. Avant de faire cette série, la respiration abdominale doit être maitrisée. Quelques respirations amples sont nécessaires avant d’effectuer l’exercice

Une bonne respiration abdominale pour se détendre

Pour une bonne respiration abdominale, tenez-vous debout, les genoux déverrouillées, les pieds écartés de la largeur des épaule et les mains qui reposent sur le bas ventre sous le nombril. A chaque inspiration, le ventre se gonfle puis à chaque expiration, le ventre rentre. En pleine conscience avec des respirations plus amples et profondes, on ressent le mouvement du ventre et l’action sur le diaphragme. Une variante consiste à poursuivre l’exercice en se couchant sur le dos jusqu’à être complètement détendu.

Les exercices se font dans l’ordre des méridiens dans l’horloge circadienne : voir notre article sur l’énergétique chinoise. Le livre de Masunaga “zen, exercices visualisés” décrit en détail l’ensemble des exercices.

Etirement des méridiens de l’élément Métal

  • Etirement des méridiens poumon et gros intestin :
  • Les mains sont accrochés par les deux pouces. Si possible, les index pointent vers le ciel.
  • L’exercice se répète en changeant la position des pouces.
  • Une ligne de tension se développe le long des méridiens Poumon et Gros Intestin

Etirement des méridiens de l’élément Terre

  • Etirement des méridiens Estomac et Rate-Pancréas
  • L’exercice démarre en position seiza (assise japonaise) puis on s’incline vers l’arrière.
  • Les bras se positionnent aussi en arrière pour mieux étirer le méridien de la rate avec une longue inspiration.
  • Les genoux sont écartés et touchent le sol.

Etirement des méridiens de l’élément Feu Empereur

  • Etirement des méridiens Coeur et Intestin Grèle
  • La plante des pieds sont joints. Le front touche les orteils. Les genoux rejoignent le sol.
  • Dans cet exercice, il ne faut pas forcer la position mais de se rapprocher de la position idéale.

Etirement des méridiens de l’élément Eau

  • Etirement des méridiens Vessie et Rein
  • Les mains sont tournées vers l’extérieur et les jambes sont tendues.

Etirement des méridiens de l’élément Feu ministre

  • Etirement des méridiens Maitre Coeur et Triple Réchauffeur
  • La position de lotus est idéale. En semi lotus ou en tailleur convient aussi en fonction de la souplesse.
  • Saisir les genoux avec les mains
  • En se penchant en avant, essayer de toucher le sol avec le front ou de s’en rapprocher.

Etirement des méridiens de l’élément Bois

  • Etirement des méridiens Vésicule Biliaire et Foie
  • Les mains se rejoignent au-dessus de la tête, les paumes orientées vers le ciel quand on se redresse.
  • Les genoux ne sont pas pliés
  • Le regard est tourné vers l’avant et se pencher des deux côtés.